Elections régionales : la France coupée en trois

J'ai beau placer et replacer les résultats de ce premier tour des élections régionales dans n'importe quel ordre, pour moi, une seule conclusion s'impose, au terme d'une soirée électorale qui aura finalement apporté beaucoup moins de surprises que prévu : désormais, la France est coupée en trois "forces", dont la première écrase la deuxième, et dont la deuxième écrase la troisième (et sploutch).

Voyons voir... Première force, le camp (non politique) des abstentionnistes, qui avec un score authentiquement mémorable de 53 à 53,5% d'hésitants, indécis et autres indéterminés, a fait figure de rouleau compresseur dans ce premier tour, au point que demain, si l'effectif se maintenait au premier tour de la présidentielle de 2012, il pourrait porter au second tour n'importe quel connard (même François Bayrou) au poste de président de la République Française (ah non, ça, ça a déjà été fait plusieurs fois sous la Cinquième) ; entendez par là, avant même que la gauche molle (PS et autres) et l'extrême-droite (UMP, FN, de Villiers, etc.) aient commencé à vraiment se bouffer le nez !

BRRR, ça fait froid dans le dos, hein ? En tout cas, c'est fou. Complètement foufou, même !

Bon, alors la deuxième force, à peine plus politique que la première, ce sont les restes de la gauche molle justement, avec, à leur tête, ce qui reste des ossements d'un parti qui est mort le 8 janvier 1996 mais qui ne le sait pas (comme dans le film Sixième Sens) : pour mémoire, le 8 janvier 1996, c'est le jour où l'on avait retrouvé, ratatiné dans son plumard qui puait déjà la mort depuis une bonne semaine, le cadavre sec et jauni d'un vieux cancéreux qui, à 58 balais, je veux dire quand il était "jeune", se tapait une conservatrice de musée de vingt-sept ans sa cadette (pas dégoûtée, la meuf) ! Ca a donné un truc qui s'appelle Margarine ou je ne sais plus quoi... Répugnante histoire (mais quelle santé, enfin je veux dire, "de son vivant", quoi) !

Troisième force de France, nettement plus politisée celle-là, nous l'appellerons dans un souci de simplification (extrême) l'extrême-droite néonazie, principalement composée d'un premier courant islamophobe qui chie sur les musulmans, tout en n'hésitant pas à les brosser dans le sens du poil lorsque cela peut servir ses intérêts (lycéenne expulsée puis rapatriée sous une pluie de bisous, voile intégral pas bien, etc.), et d'un second courant ancien para tabasseur de crouilles à deux doigts de la mort, qui lui honnit les juifs encore plus que les musulmans, mais qui ne le dit plus, vu que l'époque veut que l'on pointe du doigt les musulmans plutôt que les juifs comme responsables de tous les maux de l'univers et de sa banlieue (euh, c'est clair ce que j'écris ?)...

Bref, en français, ça nous donne un bon vieux podium à trois marches avec :

- sur la première marche, surplombant tout le monde, des abstentionnistes (hip-hip-hip) sur lesquels beaucoup de monde aurait bien voulu mettre la main ce dimanche,

- sur la deuxième marche, ce qui reste du Parti socialiste quatorze ans après son trépas, y compris ou non comprises (peu importe) quelques brebis qui se sont égarées ça et là, et dont une bonne part ont atterri par dégoût chez les Verts, qui ça tombe bien sont toujours prêts à adopter tout le monde (quelle générosité),

- et sur la troisième marche enfin, une extrême-droite un coup pro-juive, un coup anti-musulmans, qui ne séduit plus que ceux qui ont besoin d'imputer la responsabilité du naufrage perpétuel de la France à un ennemi quelconque qui nous boufferait à la fois de l'intérieur et de l'extérieur (donc pas à une bande de cloportes minables -les politiques-, qui ne savent que dilapider l'argent gagné par d'honnêtes citoyens à la sueur de leur front), l'objectif étant pour les uns de rejeter la responsabilité de leurs multiples inaptitudes et échecs sur autrui, et pour les autres, de jouer sur la propension naturelle du Franchouillard de base (= le type même du gros con, un peu comme Eric Zemmour) à toujours vouloir flinguer tout le monde, au motif que que tout le monde il viendrait manger le pain des Français, à commencer par le sale musulman, qui est tellement méchant que des fois, ben certains seraient prêts à jurer qu'il est juif (judéo-musulman ou un peu islamojuif sur les bords, si vous voulez, ça se fait chez nous -aussi !-, c'est l'extrême-droite mondiale qui a inventé le concept) !

Pas très reluisant comme bilan... En tout cas, ça n'a pas grand-chose à voir avec le podium (à beaucoup plus de trois marches) de BFM TV, qui donnait hier soir par ordre d'importance, en proportion des scores réalisés au niveau national, le PS et ses alliés, suivi de l'UMP et de ses alliés, puis Europe Ecologie, le Front National, puis le Front de Gauche et ses alliés et enfin, parmi d'autres embryons de résidus de caricatures de mouvements politiques (et autres bizarreries de zazous retardés), le MoDem, les Divers Gauche sans "s" à "Gauche", le NPA, plus encore quelques clopinettes de fientes de poux comme Lutte Ouvrière, les écolos indépendants (ni copains d'un Boche, ni communistes ni trotskistes et même pas disco, encore moins défenseurs des homosexuel-le-s clandestin-e-s furmeurs-ses- de chichon, etc.)...

Ca ne donne pas envie de taper dans ses mains, tout ça.

Reste, heureusement, une excellente nouvelle qui à elle seule masquerait presque un paysage de désolation, du moins si les journalistes avaient moins de caca dans les yeux : politiquement en effet, à mon humble avis, Nicolas Sarkozy est MORT ce dimanche, et j'ajoute même, on poussera son petit corps difforme dans le trou pas plus tard que dans exactement sept jours (je me demande comment Carla sera habillée ce jour-là) !

Les filets d'écume de Frédéric Lefebvre, les fellations d'anthologie de François Fillon et les suintements de graisse du gros Xavier Bertrand n'y changeront rien, à partir de maintenant, dans l'extrême-droite, ça va être chacun pour sa peau !

Et profitant de l'invraisemblable chaos ambiant, comme il a toujours si bien su le faire, 'm'étonnerait pas que d'ici peu, on entende parler du violeur le plus lâche de tous les temps directeur général du FMI : l'arsouille, en effet, ne manquera probablement pas de ramener sa truffe pour prendre la température chez les Frenchies, histoire de voir s'il n'y aurait pas moyen de moyenner quelque chose pour 2012, à moins qu'auréolée de la victoire de ceux qui contrairement à elle sont allés au charbon (ce qui est plus que probable), Martine-Aubry-la-fille-de-Jacques-Delors, qui via les trente-cinq heures a définitivement achevé l'emploi en France, ne se reprenne à nouveau pour une candidate qui pourrait tirer la France d'une autoroute d'ornières... Tu parles d'une blague ! Même pas première secrétaire régulièrement élue, cette charogne !!!

Ah j'vous jure, y'en aura jamais un(e) pour rattraper les autres. Et ça, c'est un bilan d'élection(s) qui ne variera jamais.