Erreurs de casting.

Dommage, ce devait être un jour de fête. Enfin pour certains. Arborant un magnifique tailleur rouge presque fluo, qui n'était pas sans rappeler la tenue des ouvriers qui travaillent sur nos autoroutes, Ségolène Royal avait dès le départ assez mal commencé son allocution, visiblement gênée de devoir sans arrêt baisser puis lever la tête pour prononcer un discours que de toute évidence elle avait à-peine lu.

Le résultat aurait-il été meilleur si elle l'avait "seulement" lu avant ? Sans doute pas. Car dans le genre, le discours de Ségolène Royal était une pièce d'exception. Du jamais vu pour ce qui me concerne. Même pas digne d'un cours de théâtre de la Star Académy ! Pas de plan, aucune cohérence, des dizaines de sujets abordés dans n'importe quel ordre, des fautes de syntaxe et des mots employés de façon impropre, des intonations mal placées, des liaisons mal-t-à-propos, des silences plutôt inquiétants pendant lesquels on se demandait si la candidate n'était pas en train de perdre pied...

Pour moi les cris des militants n'y ont rien changé. Ségo a si lamentablement foiré ce qui devait être "son" 11 février qu'Arnaud Montebourg, interrogé dans l'émission Le Franc-Parler sur iTélé dès le lundi 12, a déclenché l'hilarité (ou presque) des journalistes qui l'interrogeaient en essayant de "rhabiller" le château d'allumettes qu'est devenu le programme du P.S.

Quand à nos voisins européens, ils seront sans doute enchantés d'apprendre que la porte de la France, c'est l'Afrique, que Ségolène les emmerde tous et qu'elle veut à la fois réformer la PAC et faire main basse sur l'autorité de la BCE. On savait déjà qu'elle était complètement mégalo et désespérément stupide, mais personnellement je dois confesser que j'avais toujours la naïveté de croire que le P.S. l'aurait "briefée" en vue du pseudo-Pacte Présidentiel.

Que de temps perdu... J'aurais mieux fait d'aller me promener ! Les mouvements de caméras auront au moins permis au téléspectateur averti de se distraire en remarquant que dans le camp des éléphants, beaucoup de poids lourds ne se sont pas foulé les poignets en applaudissant. On retiendra ce passage, assez génial, où tout le monde se lève parce que d'autres se sont levés, où tout le monde se met à applaudir parce que d'autres ont commencé à applaudir, et où sans crier gare, DSK, qui applaudissait déjà très modérément, se retourne et se rassoit en regardant tous les autres qui sont restés debout ! Comme s'il voulait leur dire : "eh, mais qu'est-ce qu'on fait, là ? Qu'est-ce que vous faîtes ? Vous applaudissez quoi ?"

Pauvre, pauvre DSK... Et pauvre téléspectateur ! Car les propositions de Ségolène n'ont pas changé d'un iota, et la longue (interminable) liste de mesures grotesques, piteusement annoncées par la candidate socialiste, s'est finalement révélée n'être qu'une vague compilation d'idées déjà maintes fois entendues depuis les mois d'octobre-novembre.

Personnellement je ne m'attendais à rien, donc je ne peux pas dire que j'ai été déçu. Mais sur le plan de la forme, quand même... au moins... je m'attendais à voir une Ségolène body-buildée, bien préparée, gonflée à bloc pour ce qui me paraissait être "le" moment de la campagne qu'il ne fallait pas rater ! Celui où il fallait briller ! Celui où, à défaut de convaincre, elle aurait pu rassurer un peu tous ceux qui, comme moi, ne lui confieraient même pas le pare-brise de leur voiture à laver ! Ben non. Il n'y a rien eu. Pendant toute la durée de son intervention, Ségo s'est montrée incapable de "sortir" de ses notes, incapable de faire la plus petite envolée, incapable même d'improviser quand certaines phrases étaient si mal écrites qu'elles semblaient provenir des cogitations d'un groupe d'élèves de CP.

Déjà, les sondages du soir donnent une avance (encore) accrue à Sarkozy, dont le discours à la Mutualité a pourtant été on ne peut plus navrant par son absence de contenu.

Une stratégie malgré tout payante, ce week-end, car ce n'est peut-être pas un hasard si, alors que Ségo avait tout misé sur des propositions concrêtes mais irréalisables parce qu' "infinançables", Sarko a tout misé sur des "valeurs" prétendûment humaines sans jamais entrer d'une quelconque manière dans le détail de son programme (s'il existe ?).

En écoutant Sarko à la Mutualité, et notamment ce passage mémorable dans lequel il me rappelait beaucoup un certain Adolf Hitler, avec le chômeur indemnisé, le délinquant et le sans-papier dans le rôle de la vermine juive, je me suis dit qu'il était vraiment dans un bon jour car personne, parmi les gens qui applaudissaient le petit bonhomme, n'a semblé recevoir son discours avec la même gravité que moi.

On a quand même avancé sur "un" point : les deux candidats se sont prononcés pour une diminution des charges patronales, l'un des critères favorables, selon eux, à une relance de l'emploi. On comprend que dans le cerveau très étroit (ou malade) d'un Nicolas Sarkozy, c'est effectivement une idée très logique parmi beaucoup d'autres, puisque dans le dictionnaire Sarkozy un chômeur est un parasite qui ne cherche pas d'emploi !

Pour tout le reste... Il me laisse décidément une étrange sensation de malaise, ce dimanche 11 février 2007 ! Les deux principaux candidats à la Présidentielle sont deux ânes, qui me paraissent totalement inaptes à occuper la fonction, et tout aussi inaptes à redresser la France d'une quelconque manière.

Autres petits faits et méfaits des derniers jours : Montebourg, l'homme qui a du fromage mou à la place du cerveau, redevient porte-parole de la candidate Royal (et se ridiculise déjà sur iTélé). Pas vraiment une bonne, pas vraiment une mauvaise nouvelle, car dans une équipe de bras cassés on a toujours besoin d'un con qui se prend pour le jeune premier. Dans un tout autre registre, Santini, l'homme dont la veste va toujours dans le sens du vent, lâche Bayrou pour se tourner vers Sarkozy. Un Sarkozy qui hérite donc d'un fumeur de cigares un peu gras et d'un grand chauve désoeuvré, Alain Juppé, ancienne bonne à tout faire de Jacques Chirac mais toujours prompt à cirer les pompes de celui qui lui permettra de "rester dans le mouv" et qui sait, de briguer un poste quelconque dans un prochain Gouvernement ?

Comments

[L'auteur]

Ce blog n'étant pas destiné à faire la promotion d'un candidat en particulier, je me permets d'insérer un petit lien pour compenser la publicité faite par notre ami(e) Stef.

http://www.desirsdavenir.org/index_s.html

[stef]

www.simplement-ump.org

Ne laissez pas les autres vous dire ce qu'il va faire...

www.simplement-ump.org

[Arnaud]

Super papier
bravo

[Pascal L.]

Merci pour vos commentaires !
;-)

[you2]

@ Caim

Très vrai, ce que vous dites là. Parfaitement exact, je partage complètement votre point de vue !

Vous dites, je vous cite :

""et les journalistes "politiques" qui font encore sombrer le tout dans le mondin people vide..."