Hallali pour Ségolène (donc rien de neuf au PS)

Cette fois-ci, c'est fait. La bête, dans les deux sens du terme, est presque acculée. Si l'éléphante fait face, on lui tirera une balle de calibre .375 "Holland & Holland" Magnum entre les deux yeux, et si elle arrive à fuir, ce ne sera que partie remise. Aucun mammifère n'est plus rapide qu'une balle qui voyage à 790 mètres par seconde, c'est tout ce qu'il y a à savoir sur l'éléphant-femelle et sur Ségolène Royal : gros corps, petit cerveau, et les deux s'abattent exactement de la même manière. Comment en est-on arrivé là ? A cause de Ségo, comme d'habitude.

Après une interview réalisée jeudi, dans laquelle elle laissait entendre qu'"on" l'avait plus ou moins obligée à intégrer dans le pacte présidentiel des idées qu'elle ne cautionnait pas, comme le SMIC à 1.500 Euros et la généralisation des 35 heures, Ségolène Royal s'est exprimée vendredi pour annoncer à demi-mots qu'elle était candidate pour l'élection présidentielle de 2012 !

Dans la foulée, Ségo a annoncé, avec son sens de la mesure habituel, que le Parti socialiste devrait choisir "sa candidate" avant de choisir un projet. Le choix de la candidate étant effectué, on aurait tout le temps, ensuite, d'élaborer un projet ensemble, de confronter les opinions, d'examiner les idées de chacun... Un jour après avoir émis l'idée qu'elle n'a perdu l'élection présidentielle qu'à cause de crétins qui ont réussi à imposer des idées complètement saugrenues. Du "Ségolène en pleine crise" tout craché, auquel je ne m'attendais pas vraiment, pas à la veille du Conseil national du PS qui aura lieu demain en tout cas. Au contraire, je pensais que Ségolène Royal lèverait le pied, qu'elle se calmerait, surtout après ses propos sur le SMIC et les 35 heures qui visaient directement Laurent Fabius, pourtant incontournable au sein du Parti socialiste...

Pas du tout ! Après avoir craché sur Fabius, Ségo crache maintenant sur l'ensemble du Parti puisqu'elle ne se rendra même pas au Conseil national. Une information qui revêt, pour nous, une certaine importance dans la compréhension de ce qui est en train de se passer au Parti socialiste, car il est peu probable qu'on ait demandé à Ségolène Royal de ne pas assister au Conseil. L'hypothèse la plus probable, au contraire, serait que Ségolène ait préféré et même choisi de ne pas y assister, redoutant notamment de s'y voir confrontée à Laurent Fabius, bien sûr, mais aussi à un nombre toujours croissant de socialistes de poids qui ne supportent plus de la voir se présenter en candidate autoproclamée à l'élection présidentielle de 2012.

Pour Ségolène, ça commence à sentir le sapin. Pas son copain Michel, mais le sapin de la caisse dans laquelle on enferme ceux qui la ramènent trop. Ensuite, on cloue la caisse et on la balance dans un trou.

Seule planche de salut pour Ségo, les militants à 20 Euros, qui pensent qu'il n'est pas obligatoire d'avoir un cerveau pour faire de la politique (le président ne le démontre-t-il pas tous les jours ?). C'est pourquoi, interrogée aujourd'hui, Ségolène Royal a répondu aux journalistes que ce sont les militants qui décideraient de l'identité du candidat socialiste pour la présidentielle de 2012...

Pour Hollande, pour DSK, pour Fabius, aujourd'hui soutenus par ceux, nombreux, qui savent depuis longtemps que Ségolène Royal n'a pas de cerveau ou que c'est tout comme, il suffit d'attendre et de jouer le pourrissement. On va enterrer Ségo, l'oublier, faire comme si elle n'avait jamais été là. On va la mettre dans une caisse, jeter la caisse dans un trou et tourner les talons sans même donner un coup de pelle.

Bien sûr, Ségo va couiner au début mais les jours vont passer, puis ce seront les semaines, puis les mois. Seule dans sa caisse, sans eau et sans nourriture, Ségo va s'épuiser. Les couinements vont se transformer en sanglots, les sanglots vont se transformer en râles, et après les râles il n'y aura plus un bruit. On pourra scier les défenses de Ségolène et fabriquer de petits objets avec l'ivoire récolté. Chaque socialiste qui compte en aura un petit bout accroché à son porte-clés : cure-dents, fer à cheval miniature, jeton pour les chariots de supermarché... il ne restera rien de Ségo. A peine quelques souvenirs pour des groupies qui, elles aussi, seront toutes passées à autre chose. En désirant l'avenir, les militants à 20 Euros ne savaient pas qu'ils risquaient surtout de disparaître dans le passé.

Quand tout le monde aura oublié Ségo (qui n'est même pas députée), on pourra tout reprendre à zéro, faire comme si elle n'avait jamais existé... En tout cas, c'est ce que l'on pense au Parti socialiste, alors que la réalité est que la plongée dans l'oubli de Ségolène Royal ne changera rien aux problèmes de la famille : ceux qui s'unissent aujourd'hui contre Ségo se désuniront demain, et ils finiront par agir contre le parti comme ils l'ont toujours fait. Cela ne peut d'ailleurs pas se passer autrement. On n'a jamais entendu un politique dire que pour sauver son parti, on devrait se débarrasser de lui (aussi) !