Conseil national de l'UMP : Sarkozy se fait souffler dans les bronches

Ce matin, j'écoutais d'une oreille distraite le dernier spectacle que Nicolas Sarkozy donnait porte de Versailles devant 3.000 cadres de l'UMP quand je me suis dit que le discours du chef de l'Etat était l'un des plus décousus qu'il m'ait jamais été donné d'entendre.

Un peu comme si chaque partie du discours de celui qui, dans les faits, est toujours le boss de l'UMP, avait été écrite sur un petit bout de papier et que tous les bouts de papier avaient ensuite été jetés dans une urne, où on les avait mélangés avant de les ressortir dans n'importe quel ordre : vive moi, clandestins fumiers, on est une famille, ouverture super, Blair ami, France-caca-mais-nous-là, etc.

Un remake de la Soupe aux choux avec Nicolas Sarkozy dans le rôle du Glaude, les flatulences remplacées par du moi-je moi-je moi-je. Passage où Sarkozy semblait être le plus "vrai", celui où il s'est livré, une fois de plus, à l'un de ses exercices favoris, qui consiste à draguer de façon ehontée les électeurs d'extrême-droite en décrivant tout ce qui n'est pas BBR comme une menace à éradiquer, disant la seconde d'après que si la gauche n'avait pas toujours eu honte de parler d'identité nationale en France, jamais l'horrible, l'ignoble parti qu'est le Front National n'aurait pu arriver en deuxième position à l'élection présidentielle de 2002 ! (retour de la pourriture élyséenne)

Assez affolant que Sarkozy ose encore resservir un plat que tout le monde à goûté mille fois et dont on avait cru il y a huit mois qu'il avait été définitivement enlevé des menus... On se serait cru en pleine campagne présidentielle, l'inconvénient étant que depuis, on a appris que Sarko accordait une importance extrême à la récupération des thèses du Front National, persuadé qu'il était à l'époque qu'il ne pourrait jamais être élu président de la République sans un soutien massif de la part des électeurs d'extrême-droite...

Un an après, rien n'a changé : pour Sarko la tchatche, les électeurs du FN sont toujours des outils pour lesquels le personnage n'a aucune espèce de considération, mais des outils qu'il faut quand même séduire à n'importe quel prix pour assurer de meilleures chances de victoire aux candidats UMP lors des prochaines municipales.

Il est hypocrite, il est menteur, il est couard, mais Nicolas Sarkozy préfère qu'on dise qu'il est rassembleur, qu'il "dit les choses" et qu'il assume. Soit...

Au milieu de tout ça, Tony Blair, venu pour expliquer aux pingouins de l'UMP que s'il avait été français, il aurait été socialiste : amusant, quand on sait la manière dont l'un des mauvais exemples de Sarkozy à "redressé" une Angleterre où l'on travaille maintenant au-delà de soixante-dix ans, et où tout le monde a les dents pourries (*)...

Ponctués d'applaudissements qui respiraient tout ce que l'on veut sauf la spontanéité, les effets de manche de "Nicolas" qui distribuait du "Tony" par-ci et du "Tony" par-là, se rappelant à un certain moment qu'il y avait aussi son premier ministre dans la salle (le pauvre Fillon en a eu les yeux tous mouillés), commençaient à sérieusement me fatiguer quand ma femme est entrée dans la pièce.

Posant le dos des mains sur ses hanches, regardant le chef de l'Etat de très haut, elle a écouté Sarkozy quelques instants, puis à ma grande surprise elle a... éclaté, faisant un résumé du Conseil national de l'UMP qui m'a paru si juste qu'il est devenu évident pour moi que je ne pouvais que le reprendre dans le Poliblog :

Regardant Nicolas Sarkozy droit dans les yeux...

TA GUEULE ! T'ES UN INCAPABLE !!! Même pas foutu d'offrir deux bagues différentes à tes deux femmes ! (NDR : et toc ! Ca lui pendait au nez il faut dire...)

Après une telle tirade évidemment, ça ne pouvait être que la sortie : tournant son visage d'un air on ne peut plus méprisant, Mam' Pascal est sortie de la pièce. J'imagine que si elle avait porté un boa rose ou quelque chose comme ça, elle l'aurait violemment rejeté sur son épaule, avec une morgue qui aurait incité plus d'un adorateur du petit Nicolas à faire dans son pantalon (!).

Q... Qu'est-ce que vous voulez écrire après ça ?

Sarkozy et Blair au Conseil national de l'UMP à Paris
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/politique/municipales_2008/20080111.OBS4823/sarkozy_et_blair_au_conseil_national_de_lump_a_paris.html

(*) Les Anglais gardent une dent contre Blair !
http://poliblog.canalblog.com/archives/2007/10/16/6556981.html

Comments

[Gillou]

"Ah, ça te reprend...", pas spécialement, mais je regrette, je ne me souviens pas d'avoir écrit : en dépeignant une atmosphère idyllique dans des pays", peut être dans tes rêves. Ni ne nie la réalité, elle est dure pour une grande majorité des citoyens, je subis l'augmentation de mon loyer comme beaucoup (et comme beaucoup j'ai connu le chômage) et ma retraite n'augmente pas en proportion ce n'est pas pour cela que je crache à la gueule de tout ce qui a une étiquette politique et je ne me prend pas pour le Dr Mabuse. Si tu n'as pas la science infuse pourquoi tu t'ériges continuellement en juge et en donneur de leçons ?

[Poliblog]

Sérieusement Gillou, ça ne te fatigue pas qu'en France, pour légitimer un semblant de politique qu'on essaie de défendre, on est toujours contraint en bout de course d'en arriver à dire : "voyez ce qui s'est fait à l'étranger !", en mentant sur les résultats obtenus, en dépeignant une atmosphère idyllique dans des pays où les vieux sont obligés d'occuper plusieurs emplois à temps partiel (privant du même coup les jeunes de boulot) pendant que d'autres ne savent plus quoi faire pour joindre les deux bouts (loyers hors de prix, quasiment plus de système santé, nombre réel de chômeurs inconnu avec de plus en plus de gens qui ne travaillent que quelques heures dans le mois, etc.) ? J'ai pas la science infuse, je surfe (!). Y compris sur des sites étrangers quand j'ai le temps, c'est-à-dire pas aussi souvent que je le voudrais. Nier les réalités n'est PAS, en soi, une "politique". Les dire n'est pas avoir la science infuse non plus. Les deux mamelles de l'incapacité (les seules que têtent Sarkozy et consorts) sont l'absence d'honnêteté et le refus de se mettre au boulot.

[Gillou]

Mais nous savons très bien que toi seul "SAIT", que toi seul "A LA SCIENCE INFUSE", toi seul sait "C'EST CE QU'IL FAUT FAIRE" et ce qui "EST BIEN POUR NOUS" pauvres petits homo sapiens avec comme cerveau un petit pois !!!
Tu devrais te présenter aux élections municipales tu aurais la certitude de survoler le débat et d'être élu, tellement tu es génial et supérieur.

[Poliblog]

Il n'y a rien à retenir de l'intervention de Blair au Conseil national de l'UMP. Personnellement, je ne comprends même pas comment des élus de ce parti ont accepté de subir la farce qui a consisté à donner la parole à un ancien premier ministre britannique, fortement contesté au moment de son départ pour avoir mis tous les "pauvres" à genoux dans son pays et multiplié les revenus des "riches" par trois (à peu près) selon les analyses. Il n'y a qu'en France qu'on voit en "Tony", comme dit Sarkozy, comme un type qui aurait redressé quelque chose, condition indispensable pour qu'un nullard doublé d'une feignasse comme Sarkozy puisse développer les mêmes thèses que Blair chez nous. En plus de l'explosion de la précarité, avec le travail des retraités pauvres, de la qualité des soins qui est devenue inexistante outre-Manche pour tous les lambdas qui n'ont pas les moyens d'aller se faire soigner à l'étranger (!), de l'insécurité, etc., on se garde bien de préciser que la plupart des boîtes qui avaient ouvert à une certaine époque des succursalles en Irlande pour cause de fiscalité favorable ont plié bagage aussi vite qu'elles avaient défiguré le paysage pour s'installer... Un certain nombre d'Anglais se sont retrouvés sur le carreau, de même qu'un nombre toujours inconnu d'Européens (dont une bonne proportion de Français) qui ont cru un temps au "mirage britannique", et qui se sont retrouvés plus ou moins sans rien. Si j'ai volontairement réduit le discours de Blair à son laïus sur le socialisme en France, c'est parce que le contenu de l'allocution du rigolo n'a aucune espèce de valeur. Tout ce que dit Blair repose sur le travestissement des faits (pour ne pas dire sur des mensonges ehontés), sur des trucages de chiffres, et sur de pseudo théories politico-philosophico-économiques dont on sait que rien de positif n'est jamais sorti. Pour Sarkozy, qui se fout de plus en plus de la gueule du monde, il ne s'agissait que d'un petit plaisir que le nullard tenait à se faire, l'objectif étant de faire applaudir un type qui en termes de résultats n'aura jamais différent de ce que le président de la République est lui-même en France : une couille.

[Gillou]

Ne prendre que le petit bout qui t'interesse dans une phrase. Mais il faut dire que c'est le sport actuel.

http://tf1.lci.fr/infos/france/0,,3680972,00-blair-plaisante-conseil-national-ump-.html