"Modernisation" du marché du travail : quand les minorités font la loi
C'est fait, même si elles n'ont pas toutes été acceptées les yeux fermés, les propositions du MEDEF pour ce que l'on a choisi d'appeler la "modernisation du marché du travail" ont été adoptées par trois des cinq syndicats qui participaient aux négociations au... siège parisien du MEDEF !
La situation est d'autant plus ahurissante qu'absolument aucune des organisations qui ont participé aux discussions n'est représentative de quoi que ce soit en France : à l'échelle du monde du travail, le MEDEF, même si on lui ajoutait la CGPME (*), ne représente aucune majorité dans l'effectif des salariés du secteur privé. Idem pour les syndicats qui ont, disent-ils, oeuvré au nom de la défense des intérêts de l'ensemble des salariés, la France restant pourtant l'un des pays d'Europe où le taux de syndicalisation est le plus faible.
Qu'importe... Officiellement, le MEDEF aura parlé au nom de tous les patrons, notamment des artisans, commerçants, professions libérales et agriculteurs (...), et les cinq syndicats qui lui ont fait face auront parlé au nom des 90% de salariés français qui n'ont jamais été syndiqués et qui n'ont aucune intention de le devenir.
Même fortement minoritaires, des syndicats dignes de cette appellation auraient évidemment refusé de participer à des discussions conduites dans les locaux d'un syndicat patronal qui n'est représentatif de rien du tout dans l'hexagone, mais pas les syndicats français... pour qui une collaboration de plus en plus active à ce qu'il faut bien appeler des escroqueries en bande organisée est devenue le seul moyen de montrer qu'ils existent.
Certains ne manqueront pas de s'en souvenir au moment de renouveler leur adhésion, l'adhésion à un syndicat de salariés n'impliquant ni plus ni moins que d'épouser les thèses du Mouvement des Entreprises de France, qui jusqu'à maintenant ne s'est jamais illustré par sa volonté de défendre les intérêts des salariés !
(*) CGPME : à l'époque où j'ai travaillé pour une fédération départementale de la CGPME qui se trouvait en région parisienne, c'est-à-dire là où il suffit de se promener dans les rues pour trouver des entreprises, moins de 1% des PME du département concerné adhéraient à la CGPME... Un "syndicat" d'escrocs professionnels sur lequel je ferai peut-être un sujet, si j'arrive toutefois à me rappeler du nombre de mensonges ehontés et d'actions totalement illégales que j'avais pu répertorier à cette époque (mémoire d'éléphant bienvenue).
Modernisation du marché du travail: un 3e syndicat, la CFE-CGC signera le projet
http://afp.google.com/article/ALeqM5iNFmD_Bsexy3ip0JuXtVGWJ8IhxQ