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Poliblog indépendant
15 janvier 2008

"Modernisation" du marché du travail : quand les minorités font la loi

diagramme_en_secteursC'est fait, même si elles n'ont pas toutes été acceptées les yeux fermés, les propositions du MEDEF pour ce que l'on a choisi d'appeler la "modernisation du marché du travail" ont été adoptées par trois des cinq syndicats qui participaient aux négociations au... siège parisien du MEDEF !

La situation est d'autant plus ahurissante qu'absolument aucune des organisations qui ont participé aux discussions n'est représentative de quoi que ce soit en France : à l'échelle du monde du travail, le MEDEF, même si on lui ajoutait la CGPME (*), ne représente aucune majorité dans l'effectif des salariés du secteur privé. Idem pour les syndicats qui ont, disent-ils, oeuvré au nom de la défense des intérêts de l'ensemble des salariés, la France restant pourtant l'un des pays d'Europe où le taux de syndicalisation est le plus faible.

Qu'importe... Officiellement, le MEDEF aura parlé au nom de tous les patrons, notamment des artisans, commerçants, professions libérales et agriculteurs (...), et les cinq syndicats qui lui ont fait face auront parlé au nom des 90% de salariés français qui n'ont jamais été syndiqués et qui n'ont aucune intention de le devenir.

Même fortement minoritaires, des syndicats dignes de cette appellation auraient évidemment refusé de participer à des discussions conduites dans les locaux d'un syndicat patronal qui n'est représentatif de rien du tout dans l'hexagone, mais pas les syndicats français... pour qui une collaboration de plus en plus active à ce qu'il faut bien appeler des escroqueries en bande organisée est devenue le seul moyen de montrer qu'ils existent.

Certains ne manqueront pas de s'en souvenir au moment de renouveler leur adhésion, l'adhésion à un syndicat de salariés n'impliquant ni plus ni moins que d'épouser les thèses du Mouvement des Entreprises de France, qui jusqu'à maintenant ne s'est jamais illustré par sa volonté de défendre les intérêts des salariés !

(*) CGPME : à l'époque où j'ai travaillé pour une fédération départementale de la CGPME qui se trouvait en région parisienne, c'est-à-dire là où il suffit de se promener dans les rues pour trouver des entreprises, moins de 1% des PME du département concerné adhéraient à la CGPME... Un "syndicat" d'escrocs professionnels sur lequel je ferai peut-être un sujet, si j'arrive toutefois à me rappeler du nombre de mensonges ehontés et d'actions totalement illégales que j'avais pu répertorier à cette époque (mémoire d'éléphant bienvenue).

Modernisation du marché du travail: un 3e syndicat, la CFE-CGC signera le projet
http://afp.google.com/article/ALeqM5iNFmD_Bsexy3ip0JuXtVGWJ8IhxQ

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Commentaires
P
Pour le peu que j'en sais, la plupart "baisent" avec les patrons des boîtes dans lesquelles ils travaillent, ou/et bénéficient d'avantages dont ne jouissent jamais les autres, s'accrochant à leur entreprise (quand ils travaillent dans le privé, ce qui arrive rarement) comme une tique sur chien. Leur passion de l'intérêt collectif ne se manifeste d'ailleurs que lorsque leurs privilèges personnels sont menacés, et leur seul véritable intérêt est de voir cette (leur) situation perdurer. Tout le reste leur est plus ou moins étranger.<br /> <br /> Pour ce qui concerne les connaissances des journalistes sur le monde tu travail, il est clair qu'il y a du boulot à faire... Actuellement, les seuls organes de la presse nationale où l'on songe encore à parler d'un tas de choses "vues du côté du salarié" sont Libé et l'Humanité (!). Même à Marianne, au Canard, chez Bakchich ou chez rue89, les gens planent à 10.000 mètres.<br /> <br /> :(
O
Les journaliste ne connaissant rien au marché du travail ne posent jamais les bonnes questions.<br /> <br /> Moi, en tant qu'employeur, je peux vous dire qu'une seule fois j'ai utilisé un CDI et 3 fois un CNE:<br /> C'est une horreur: çà coûte la peau du cul à l'entreprise !<br /> Pas du tout une aubaine pour le patron !<br /> <br /> Personne ne sait çà dans la bullocratie médiatico-politique ?<br /> <br /> Les syndicalistes non plus ?
P
Il faut d'abord que je relise ma clause de confidentialité, si j'arrive à remettre la main dessus, et puis la rédaction représenterait un certain boulot, qui pourrait même s'étaler sur plusieurs jours si je balance "tout". Tout ce que je peux dire en attendant, c'est que le fonctionnement de ce genre d'organisations est un vrai film ! Type reportage sur les techniques et pratiques de la mafia, ou sur "comment détourner un maximum de subventions publiques et violer un maximum d'articles de tous les codes en vigueur en France en ne faisant travailler que les copains, et en se branlant les couilles du 1er janvier au 31 décembre". Pognon, détournements, résultats totalement bidonnés (notamment ceux cités dans une certaine pub qui passe à la TV en ce moment), des façades avec strictement rien derrière en-dehors de la corruption, du lobbying, du foutage de gueule en bande organisée... "La" mafia, c'est le mot qui convient le mieux. Soit dit entre nous, je suis bien certain qu'au MEDEF le fonctionnement est en tous points identique. J'en ai eu encore une incroyable illustration ce soir en écoutant Parisot dans le Grand Journal (ah, si seulement je pouvais écrire 48 heures par jour !) : j'aurais rarement entendu asséner autant de vérités qui ne tiennent pas debout une seconde, et que n'importe quel journaliste sérieux aurait pu torpiller en moins de trente secondes ; rarement entendu, aussi, autant de contradictions énormes en aussi peu de temps, que personne sur le plateau n'a été capable de relever.<br /> <br /> A ce point-là, de la part de Canal Plus et des journalistes qui étaient présents sur le plateau (Jean-Mimi compris), ça devient carrément de la complicité d'escroquerie.
M
Raconte nous ton expérience à la CGPME ! Tout le monde ne connait pas ces syndicats de patrons. Moi le premier ...
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