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Poliblog indépendant
9 septembre 2007

Le Poliblog plus fiable qu'une certaine presse ?

Ca_se_disputeAu cours de l'émission de rentrée de Ca se dispute sur iTélé, présentée par Victor Robert et animée (ou perturbée) tour à tour par Nicolas Domenach et Eric Zemmour, j'ai constaté non sans un certain plaisir que nos trois compères n'avaient rien perdu de leur verve pendant des "vacances" qui m'ont paru une éternité.

Chacun ayant du retard à rattraper sur une actualité qui elle ne s'est pas arrêtée en juillet-août, il s'est dit beaucoup de choses pendant l'émission, d'autant plus intéressantes qu'elles résument bien le climat actuel, sans s'attarder sur les anecdotes minables ou sur les "hagiographies de Sarko" qui sont le nouveau fonds de commerce de nombreuses rédactions.

Sans chercher à attribuer les propos à l'un ou à l'autre, Victor Robert, Nicolas Domenach et Eric Zemmour ont notamment confirmé l'impression partagée par beaucoup selon laquelle l'exécutif serait actuellement dirigé non pas par un gouvernement fantoche, puisque ledit gouvernement ne décide d'absolument rien, mais par Claude Guéant, véritable relais du chef de l'Etat auprès d'une équipe dont les gens n'ont jamais été choisis pour leurs compétences, mais plutôt pour leur physique (pour ma part, je parlerais aussi d'une aptitude plus ou moins développée dans l'ensemble à faire briller les chaussures d'un président qui adore se mirer dedans).

Ainsi, François Fillon, "chef du gouvernement", ne déciderait en réalité de rien du tout, pas plus que les ministres qui travaillent théoriquement sous ses ordres. Sur le plan personnel, Fillon aurait même assez mal vécu un épisode dans lequel Nicolas Sarkozy l'aurait qualifié de simple "collaborateur". Le pauvre François, blessé dans son orgueil, aurait ressenti ensuite le besoin de rappeler qu'il est "un homme politique" (donc bien plus qu'un vulgaire collaborateur), appréciation que je me garderais bien de partager puisque beaucoup de cire-pompes comme François Fillon, pour reprendre l'expression de DDV, n'ont jamais fait de politique...

Dans le même ordre d'idées, le trio de journalistes parle du rôle de MAM, brossant de la serpillière un portrait assez proche de celui que j'avais commis dans un précédent sujet ("MAM : la mort est son métier") : de l'avis général, vraisemblablement sur ordre, la ministre de l'Intérieur ne s'occuperait que des tâches les plus subalternes, les décisions relevant normalement de sa compétence ou de celle de François Fillon étant toujours prises par... Claude Guéant, qui veille toujours au grain et relaie inlassablement la pensée du Maître pendant que ce dernier s'agite sur le terrain ou en coulisses.

MAM : la mort est son métier
http://poliblog.canalblog.com/archives/2007/08/28/6018466.html

On a pu voir dans l'actualité récente que même la jeune Rama Yade (que l'on croyait dans les petits papiers d'un Sarkozy connu pour ne jurer que par les apparences) pouvait faire l'objet des foudres de sa hiérarchie, qui ne semble autoriser aucune initiative personnelle, quels qu'en soient les tenants et les aboutissants. La bride est si serrée que même quand Yade est reçue par Fillon après son "voyage-boulette" à Aubervilliers, on ne sait plus trop si la décision de lui taper sur les doigts a été prise par Nicolas Sarkozy, par Claude Guéant, par un autre ou si Fillon la reçoit uniquement parce qu'il a décidé de son propre chef que l'initiative (ridicule) serait de nature à plaire en plus haut lieu, là où il n'a habituellement pas voix au chapitre...

Toujours à-propos de Fillon, les journalistes expriment presque la pitié qu'ils ressentent pour ce dernier, appelé à faire semblant d'habiter la fonction de premier ministre jusqu'au jour, peut-être pas si lointain, où l'on décrétera qu'il est temps de lui imputer tous les échecs du gouvernement Sarkozy, qui promettent déjà d'être nombreux... La croissance qui s'effondre ? Ce sera la faute de Fillon. Le prix du pain qui augmente encore ? Fillon ! L'explosion des déficits publics qui battaient déjà tous les records ? Encore Fillon, qui prendra donc la porte.

Le vrai boulot de Claude Guéant dans tout ça ? Jouer les chiens de berger, chiquer à la cuisse ceux qui voudraient sortir du troupeau et quand l'heure sera venue, chiquer à tout va pour que tous ceux dont on aura choisi de se débarrasser s'entassent dans la même bétaillère. Comme dans la réalité, le berger ne sera pour rien dans le piétinement de certains ministres au fond d'un camion qui en conduira plusieurs directement à l'abattoir. Après tout, ce n'est quand même pas la faute du berger si pour vivre, il doit régulièrement envoyer des bêtes à la boucherie !

Passé ce petit paragraphe où j'apporte uniquement un peu d'enrobage à ce qui s'est dit dans l'émission et sans, toujours, qu'un seul des trois acolytes n'aille contre le sentiment général qui est souvent émis par un seul (le silence faisant office d'approbation), on évoque l'idée qu'il n'y a que des couilles molles dans le gouvernement de François Fillon, car seules des couilles molles peuvent accepter d'intégrer puis de rester en place dans un gouvernement de pacotille, tel que le conçoit et tel que l'a déjà mis en place Nicolas Sarkozy.

On passe ensuite au Parti socialiste, vestige du passé, qui ne remplissant pas son rôle d'opposition offre presque un boulevard à un Villepin qui veut en découdre et qui serait le seul à droite à "ne pas avoir peur" de Nicolas Sarkozy, qualité qui en fait un leader "d'opposition" quelque peu inattendu mais tout à fait honorable au vu des circonstances.

Les journalistes ironisent sur le PS, se demandent quel est le prochain pachyderme que Sarkozy va se payer... A ce sujet, on apprend que Michel Rocard aurait, de loin, été la proie la plus facile pour Nicolas Sarkozy, puisque quand ce dernier l'a contacté, il n'aurait fallu que vingt secondes à Michel pour céder aux sirènes de la Sarkozie ! Un peu comme si en voyant le président de la République arriver, Michel s'était retourné, avait baissé son pantalon et son slip avant de se baisser en avant, tout en tendant un pot de lubrifiant au nouveau chef de l'Etat, amant passionné qui sodomise ses nouvelles conquêtes avec une frénésie de lapin pour les abandonner ensuite, pantelantes mais heureuses, face à d'anciens amis auxquelles elles devront expliquer qu'elles ont trouvé de nouvelles sources de plaisir dont elles ne sauraient désormais se passer... C'est du propre (l'attitude de Rocard, ex-membre d'une troupe de bouffons qui se faisaient appeler les Gracques : explosés en même temps que la rondelle de Michel !). A ce moment de l'émission, on a la vague impression que cela a pu être encore plus croustillant, que Michel Rocard est en tout cas devenu un objet de risée pour toute la corporation (journalistique).

Rocard rejoint les "débauchés" (ou en a-t-il toujours été un ?)
http://poliblog.canalblog.com/archives/2007/08/30/6042112.html

Concernant toujours les socialistes, Nicolas Domenach parle des lions en peluche comme de jeunes lions qui ont toujours leurs "dents de lait". La gauche, en pleine perdition, n'aurait rien à attendre de ces lavettes qui n'ont "aucun corpus idéologique", un énième commentaire que personne ne pourrait discuter.

Globalement, Robert, Domenach et Zemmour vont toujours dans le même sens et continuent de ne pas s'interrompre les uns les autres (par rapport à une émission qui est habituellement plus mouvementée) quand la discussion porte sur Ségolène Royal : la crétine du Poitou aurait été créée de toutes pièces par François Hollande, dès les années 80, un François qui porte une très lourde responsabilité dans l'état actuel de la gauche, puisqu'il a permis à une créature qui n'avait visiblement pas l'envergure pour exercer le mandat présidentiel de devenir candidate du PS en 2007. Pire, Hollande aurait sciemment "construit" une Ségolène qui n'aurait aucun socle idéologique, et dans le cerveau de laquelle tout ce qui touche à la vraie politique aurait systématiquement été banni au profit de tout ce qui touche à la communication et à l'esbrouffe (passages à découvrir dans le réputé très intéressant livre de Jean-Luc Mélenchon qui vient de sortir, intitulé "En quête de gauche").

Le déroulement de la campagne présidentielle ne permettra pas, en tout cas, d'infirmer cette hypothèse, de même que les apparitions récentes de Ségo qui, les journalistes le rappellent, lorsqu'elle entend faire parler d'elle, choisit les colonnes de Paris-Match pour s'y exposer en photos, dans les nouvelles fringues choisies pour elle par Dominique Besnéhard, "agent"...

Autre passage intéressant de l'émission, celui où une nouvelle fois, les trois journalistes rapportent les mêmes bruits de couloir disant que Nicolas Sarkozy verrait d'un très bon oeil la popularité grandissante de Bertrand Delanoë au sein du Parti socialiste : Delanoë, c'est le pétard à mèche rêvé pour mettre encore plus de pagaille au PS, pour compromettre davantage un hypothétique retour de Ségo et pour mettre des bâtons dans les roues d'un Hollande dont on ne connaît toujours pas les vraies intentions, même si on les imagine très bien.

Pour les trois journalistes, aucun doute, Delanoë va écraser Panafieu comme une punaise et devenir une nouvelle fois maire de Paris, ce qui est une très bonne chose pour Sarkozy, puisque cela va contribuer à renforcer un adversaire qu'il n'a jamais vu comme une menace un tant soit peu crédible (pour 2012)...

Là, je me souviens de mon étonnement, de celui de Malakine aussi, quand nous nous étonnions quelque peu du battage que les médias faisaient autour de Bertrand Delanoë à l'occasion de l'université d'été du PS à La Rochelle : l'un comme l'autre, nous trouvions "suspect" que la presse fasse soudainement l'apologie d'un Delanoë qui n'intéressait personne la veille, comme si "on" voulait enterrer définitivement les chances de voir une candidature de Ségo ou de Hollande en 2012. Vu les propos tenus dans Ca se dispute, on se dit que le scénario d'un complot n'était pas une simple manifestation de paranoïa chez des blogueurs qui aiment comprendre ce à quoi ils assistent : il est très possible, par exemple, que quelques coups de fil passés depuis l'Elysée et arrivés dans certaines rédactions aient informé "la presse en général" qu'il convenait de présenter Delanoë comme le futur sauveur du Parti socialiste...

Dernière question traitée dans l'émission, directement inspirée de ce qui se dit et s'écrit dans les médias étrangers : "Y a-t-il encore des journalistes en France ?". La réponse est un peu dans la question, il y en a peu... Sans citer nommément des confrères, afin de ne pas se mettre toute la partie "non citée" de la corporation à dos, Zemmour et Domenach laissent entendre qu'ils en connaissent quelques-uns (modestie oblige, Domenach classe Zemmour et se classe lui-même dans la catégorie des journalistes survivants).

La principale conclusion que je tire d'une émission trop courte, mais quand même riche en termes de contenu (utile surtout pour prendre la température ambiante), c'est que bien qu'avançant souvent à l'aveuglette par rapport à des professionnels qui disposent d'une foule d'informations dont les blogueurs ne disposent pas toujours, je ne suis pas du tout à-côté de la plaque dans nombre des analyses que je fais ici, d'idées ou de suppositions que j'émets... On peut même dire que le Poliblog est tout à fait dans le ton, et qu'il a même été en avance, en l'occurrence, sur presque tout ce qui s'est dit dans la dernière émission de Ca se dispute.

C'est bien ! Je suis content de moi pour une fois. :)

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Commentaires
O
Non, je plaisante, en fait j'adooore ND et ES et aussi Robert le journaliste !
P
Animer l'émission à la place de Domenach et Zemmour, ce serait une consécration ! :)<br /> <br /> J'ai regardé l'émission vendredi soir (1ère diffusion), elle est passée entre 18H30 et 19h, vers 18h40 ou 45 si je me rappelle bien... ;-)<br /> <br /> (Il est vrai que pour la diffusion des horaires, iTélé se fout un peu de la gueule du monde.)
M
Cher Pascal,<br /> <br /> Je te remercie de ce compte rendu. Ca se dispute est l'une de mes émissions préférées que je ne rate pour rien au monde. Je suis même capable de mettre le reveil le samedi matin pour ne pas la rater. Forcément Zemmour, est un gaullo souverainiste, assez proche du courant de pensée dans lequel je m'inscrit, est l'une de mes sources d'inspiration. <br /> <br /> ce week end comme toi, j'attendais avec impatience le grand retour de ca se dispute. Je regarde sur le (misérable) site internet de I télé, la nouvelle grille des programme. L'heure m'est confirmée par le tout aussi misérable menu info de mon cablo opérateur. Je m'installe donc confortablement devant ma télé avec une bière à la main, me réjouissant par avance des joutes verbales d'Eric et de Nicolas, joyeusement arbitrée par le beau victor. <br /> <br /> ... et je me suis farci le journal en boucle. Furax j'étais !! Tu l'as vu à quelle heure ?? <br /> <br /> Donc, sur le fond, finalement rien de bien neuf par rapport à tout ce que l'on avait analysé cet été en leur absence ... <br /> <br /> L'été prochain on pourra leur proposer de faire l'émission tous les deux pendant les vacances de Nicolas et d'Eric ...
P
C'est d'abord sur le volet économique que Sarkozy risque d'être lâché, les résultats de la croissance qui devrait être largement inférieure aux "prévisions" sarkozyennes ne passeront pas. Même si, fondamentalement, Sarkozy n'y est pas pour grand-chose, il a fait trop de tapage autour d'un objectif qu'il disait s'être fixé et qui paraissait dès le début impossible à atteindre (un gag assez mémorable du reste, puisque la croissance est incompatible avec la politique sarkozyenne...). On parle déja de rumeurs de remaniement ministériel (début 2008), et de l'ambiance de plus en plus exécrable qui règne au sein du gouvernement, où les ministres et autres, pris individuellement, supportent de plus en plus mal d'être piétinés, méprisés, quand ils ne sont pas humiliés en public. Sarkozy refuse toujours de se rentrer dans le crâne l'idée que si la presse le voulait vraiment, elle pourrait le terrasser dès demain matin. C'est peut-être ce qui lui coûtera le plus cher dans les mois à venir, juste l'explosion d'un couvercle dont il n'a jamais voulu relâcher la soupape, de peur de voir un mince filet de vapeur sortir de la cocotte. Ce n'est jamais très bon de laisser trop de pression s'accumuler ainsi, si la cocotte pète à la gueule de Sarko il ne l'aura pas volé. Certains parleront alors de "lynchage", moi je parlerai juste d'un retour de bâton plus que mérité, pour un président dont le comportement schizophrénique continue de m'inquiéter... Même après la crucifixion de Sarko à laquelle ils s'empresseront sans doute de participer en coulisses, certains suce-boules de Sarko auront bien du mal à se racheter une virginité, parmi tous les journalistes qui dévoilent des poils pubiens du président restés coincés entre les dents à chaque fois qu'ils ouvrent la bouche (et pan).
L
et oui, grâce à la complicité des médias, Sarkozy est en train de se choisir son adversaire pour 2012, comme il l'avait fait pour 2007.<br /> Je confirme que vos analyses sont souvent intéressantes et pertinentes.<br /> <br /> A noter cependant, cette autre analyse de Domenach entendue sur France Inter. A Marianne, ils sont adeptes de la théorie des 3 L en ce qui concerne les médias : on léche, on lache, on lynche. D'après Domenach, il y aurait déjà les signes avant coureurs d'un début de lachage.
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